Sur les berges de la rivière Suzhou, en ce début d’hiver, le vent effleure l’eau, soulevant de légères ondulations. Le 22 novembre, une promenade en hanfu organisée par la troupe de danse Han Beiwuyanghua s’est déroulée avec douceur sur la rive gauche de la rivière Suzhou. Des dizaines d’amateurs de hanfu, coiffés de chapeaux élégants et vêtus de longues robes flottantes, ont défilé lentement le long de la promenade de la rivière, devenant un spectacle mouvant et empreint de poésie pour cette première saison hivernale.

Parmi les marcheurs, certaines jeunes filles agitaient délicatement des éventails, des aînés étendaient leurs larges manches au vent, et des enfants portaient de courtes vestes et des coiffures à double chignon, sautillant entre la foule. Les broderies de leurs vêtements reflétaient une lumière fine sous le soleil de l’après-midi, tandis que les jupes, caressées par la brise, ondulaient telles des nuées flottantes.

La procession s’est arrêtée à plusieurs reprises face à des sites historiques comme l’ancien bureau de la Banque de Chine, l’usine d’emballage Yihe et le complexe architectural de Shenyuli. Certains effleuraient les motifs gravés sur les murs de Shikumen, d’autres s’appuyaient sur les rambardes du pont de la rue Zhejianglu pour contempler la rivière.

L’élégance des hanfu se mêlait au charme patiné des bâtiments centenaires, créant un contraste fascinant, comme un long rouleau de temps qui se déroule lentement. Les passants, émerveillés, ont sorti leurs téléphones pour immortaliser cette scène pleine de poésie : vêtements anciens portés par des citadins modernes, lieux historiques revisités, où tradition et contemporain se rencontrent avec douceur.

Cette activité, intégrée au programme « Ondulations de l’art 2025 (Art Ripples 2025) », ne se limite pas à soutenir la « Journée de sortie en Hanfu », mais propose aussi une expérience immersive combinant « promenade et photographie ». Elle permet aux participants de ressentir le charme millénaire de la culture chinoise à travers les costumes et de découvrir la riche histoire du sous-district de Beizhan au fil de leurs pas.

« Nous souhaitons, à travers ce type d’événement, que le hanfu sorte de la scène pour entrer dans la vie quotidienne, et que l’histoire s’échappe des livres pour rejoindre la réalité », a déclaré le responsable de la troupe de danse Han Beiwuyanghua. À cet instant, la rivière Suzhou cesse d’être un simple observateur silencieux pour devenir un acteur de ce dialogue entre passé et présent ; le hanfu n’est plus un objet de musée, mais un poème vivant qui transporte la culture et réchauffe la ville.