Dans le quartier animé du district de Jing’an, à Shanghai, une rangée de bâtiments gris et blancs de style Shikumen a l’air solennelle et calme sur fond vert des arbres. Les bâtiments sont silencieux, mais chaque couloir et chaque pièce renferme de magnifiques échos historiques.
Voici le site du deuxième Congrès national du Parti Communiste Chinois (PCC), qui était autrefois le N°625 de Fudeli.
Du 16 au 23 juillet 1922, le deuxième Congrès national du PCC s’est tenu. Lors du congrès, de nombreux « premiers » ont été réalisés : les premiers Statuts du PCC ont vu le jour, le premier programme révolutionnaire démocratique du parti a été mis en avant, et la première pensée du front uni a été présentée...
Le premier Congrès national du PCC a eu lieu dans le quartier de Shudeli, et le deuxième Congrès national du PCC dans le quartier de Fudeli. Les deux sites, Shudeli (« Shude树德 » signifie « construire la vertu ») et Fudeli (« Fude辅德 » signifie « aider les personnes de qualités nobles à établir un gouvernement vertueux ») témoignent l’histoire de l’achèvement conjoint de la fondation du PCC par les deux congrès nationaux, et les noms du quartier laissent également un profond héritage philosophique.
Lorsque vous entrez dans le musée de Fudeli, un torrent rouge semble vous souffler sur le visage, racontant la lumière des idéaux d’un siècle.
Un site simple et humble
À la fin du XXe siècle, lorsque Shanghai a construit le viaduc surélevé sur la rue de Yan’an, qui serait « une artère est-ouest » de la ville, on a apporté spécialement une modification importante lors de la conception : un détour a été fait pour le site du deuxième congrès, afin de préserver intactement ce bâtiment centenaire de Shikumen.
De nos jours, après être restaurés à l’identique, les quatre caractères « Teng Jiao Qi Feng » (« 腾蛟起凤 » comme un dragon qui saute et un phénix qui danse, pour décrire les nombreuses personnes talentueuses qui ont montré leurs capacités) de l’inscription horizontale sur le linteau en briques de la porte du site restent encore très clairs.
Les révolutionnaires d’il y a cent ans n’ont peut-être pas remarqué ce détail. À l’époque - là, le quartier de Fudeli était totalement « discret », et c’était pourquoi le tout jeune PCC a choisi d’y tenir son deuxième Congrès national.
« Fudeli se trouvait à l’époque - là à la jonction des concessions publiques et françaises de Shanghai. Au bord de ‘la ligne de démarcation’ se formait souvent ‘une zone vide’ administrative et sécuritaire. Entouré de rangées de maisons identiques de style Shikumen, le N°625 n’attirait pas les yeux. De plus, les portes avant et arrière de la ruelle profonde étaient toutes accessibles, ce qui permettait de mieux faire face aux urgences et d’organiser les opérations d’évacuation à temps dans les circonstances difficiles de l’époque. » a déclaré You Wei, secrétaire de la cellule du PCC et directeur adjoint du Mémorial du deuxième congrès national du PCC.
En remontant le temps d’une centaine d’années, le quartier « discret » de Fudeli est devenu un lieu de rassemblement pour de nombreux jeunes gens aspirants.
C’est dans le quartier de Fudeli que Li Da, alors directeur de la propagande du Bureau politique du Comité central, et sa femme, Wang Huiwu, ont loué une chambre. Dans le film 1921, il y a une scène : lorsque Li Da chante avec beaucoup de passion l’Internationale sur le toit, Wang Huiwu répand des larmes, mais son regard est résolu et plein de confiance en son mari et en l’avenir.
Fudeli était non seulement leur lieu de vie, mais aussi le bureau secret du Bureau politique du Comité central. D’importants principes, idées politiques et instructions du Comité central étaient distribués d’ici aux organisations du PCC de tout le pays. Li Da était chargé alors du traitement, de la garde des documents échangés du Bureau politique du Comité central, des affaires de l’organe et de l’organisation des réunions. Au bas de l’escalier menant du rez-de-chaussée au premier étage de la maison, Li Da a installé une petite imprimante et a fondé la Maison d’Édition du Peuple, la première maison d’édition du PCC. À cette époque, un grand nombre de brochures propageant le marxisme ont été envoyées d’ici à la ligne de front du mouvement des ouvriers à Shanghai.
La maison située en diagonale en face de la porte arrière du « N° 625 » était une école civile pour filles créée par Chen Duxiu, Li Da et d’autres. Le PCC étant à court de fonds, Li Da et Wang Huiwu ont consacré une partie de leur salaire et de leurs rémunérations pour louer des locaux scolaires et engager d’autres travaux préparatoires.
En février 1922, l’école civile des femmes a été officiellement ouverte, proposant des cours de langues, de mathématiques, d’anglais, de physique, de chimie, d’économie, de pédagogie et de sociologie, etc. Les enseignants étaient tous des personnes connues et très instruites, dont la plupart étaient membres du PCC, comme Chen Duxiu, Liu Shaoqi, Chen Wangdao et Shen Yanbing. Ils ont formé de nombreuses étudiantes remarquables telles que Wang Jianhong, Ding Ling et Qian Xijun.
Le jeune PCC a développé sa cause en tâtonnant. Au moment du deuxième Congrès national du PCC, le nombre de membres du parti dans tout le pays est passé d’une cinquantaine du premier Congrès national à 195. L’objectif du deuxième Congrès national du PCC consistait à formuler un programme révolutionnaire en tant que guide d’action qui pouvait répondre à la situation réelle de la Chine.
Cette réunion a rassemblé 12 délégués venant de tout le pays, âgés en moyenne de 29 ans : Chen Duxiu, Zhang Guotao, Li Da, Yang Mingzhai, Luo Zhanglong, Wang Jinmei, Xu Baihao, Cai Hesen, Tan Pingshan, Li Zhenying et Shi Cuntong, etc. Comme la réunion s’est tenue il y a longtemps, jusqu’à présent, on n’arrive pas à confirmer l’identité du douzième représentant.
Ils se sont rencontrés dans leur meilleur âge - chacun avait reçu l’éducation nouvelle, beaucoup d’entre eux avaient étudié en France, au Japon et en Russie soviétique, et avec leurs connaissances, ils auraient pu être bien nourris et vêtus sans rejoindre la révolution.
Mais ils se sont rassemblés à Fudeli pour un idéal commun – « Ces jeunes hommes pleins d’ardeur rayonnante ont été très tôt influencés par le marxisme et l’ont combiné avec la réalité de la révolution chinoise. Ils apprenaient sans cesse, suivaient l’évolution de leur époque et osaient franchir le pas. » Chen Shirui, professeur associé au département de la construction du PCC de l’École du PCC du Comité municipal du PCC de Shanghai, a déclaré.
Du 16 au 23 juillet 1922, le deuxième Congrès national du PCC s’est tenu. Wang Huiwu a rappelé dans ses dernières années que le lieu était simple, sans décoration formelle, avec seulement quelques tabourets. Deux valises en osier placées sous la fenêtre avec une nappe posée au-dessus pouvaient servir de table. « La réunion était longue et incessante, et lorsqu’ils descendaient manger, ils discutaient toujours à la table à manger. »
Comme le premier Congrès national du PCC, Wang Huiwu a également été témoin de l’histoire du deuxième congrès en tant que « Huiwu Wang », qui est le responsable de la logistique de la réunion. Lorsque les délégués du deuxième Congrès national se réunissaient, elle était dehors, en sentinelle, avec sa fille nouveau-née dans les bras.
En 1958, après une recherche difficile, les autorités de Shanghai ont finalement confirmé que le N° 30, ruelle 7, route nord de Laochengdu dans le district de Jing’an (anciennement N° 625, route de Chengdu Sud, quartier Fudeli) était le site du deuxième Congrès national du PCC. On a restauré le site en se basant sur les souvenirs de Li Da, Wang Huiwu et d’autres personnes, ainsi que sur des documents pertinents –Wang Huiwu a écrit dans une lettre de réponse la « Description de la réunion sur le site original du deuxième Congrès du PCC ». Elle a même faire dessiner à la main un croquis du plan du N° 625 de Fudeli, sur lequel des étagères, des lits et des chaises sont présentés soigneusement et clairement.
Ces scènes ont été restaurées au Mémorial du site du deuxième Congrès national du Parti communiste chinois. Au centre du salon, une table carrée à huit places est placée, entourée de huit tabourets carrés, avec un fauteuil en bois à l’ancienne et une table basse sur les deux côtés. Depuis l’ouverture du mémorial au public en 2002, de nombreux groupes de visiteurs se sont rendus dans cette salle pour rechercher de l’histoire rouge de Fudeli.
La naissance des Statuts du PCC
Il y a 100 ans, l’été étouffant et humide rendait somnolent, mais les 12 personnes réunies au N°625 de Fudeli étaient pleines de passion. L’idéal d’un nouveau monde de liberté et d’indépendance a illuminé leurs visages.
À cette époque - là, le problème le plus sérieux en Chine était la guerre de plus en plus ardente entre les seigneurs de guerre manipulés par les forces impérialistes. Le PCC, dès sa création, s’est rendu compte que dans la situation aussi turbulente, tous les bons idéaux ne pouvaient être atteints sans repousser d’abord les seigneurs de guerre et les impérialistes qui faisaient des ravages sur le pays et le peuple. Il fallait construire d’abord un parti fort avec une organisation serrée et une discipline stricte.
Dans le bâtiment exigu de Shikumen, les délégués ont délibéré sur chaque mot. Au bout de huit jours et trois sessions plénières, après qu’on avait rédigé, discuté, amendé et voté avant d’adopter, article par article, les premiers Statuts du PCC sont nés.
« Grâce aux efforts combinés du premier et du deuxième Congrès nationaux du PCC et la naissance des premiers Statuts du PCC en tant que l’un des signes, la tâche de la création du PCC a été achevée, » a déclaré Xin Ping, président de la société d’histoire du PCC de Shanghai.
Les premiers Statuts du PCC comprenaient six chapitres et 29 articles, soit plus de mille mots, portant notamment sur les membres du parti, l’organisation, les réunions, la discipline, le financement et les annexes. Les articles contenaient des dispositions spécifiques sur les conditions et les procédures d’adhésion au PCC. Les principes organisationnels et la structure organisationnelle du PCC, ainsi que la discipline et le système du PCC ont été respectivement stipulés.
Contrairement aux Statuts du PCC actuels, les premiers Statuts du PCC manquaient de programme général et ne contenaient que des articles. Parmi les documents adoptés lors du deuxième congrès du PCC, « la résolution sur les statuts organisationnels du PCC » assume plutôt une fonction de programme général. Dans la résolution, on a clarifié pour la première fois la nature du parti en tant qu’avant-garde du prolétariat et a avancé deux principes majeurs que le parti devait suivre dans le processus de construction : premièrement, « tous les mouvements du PCC doivent atteindre les masses » et deuxièmement, « il doit y avoir au sein du PCC une organisation et une admonition (formation) adaptées à la révolution ».
Dans l’Histoire du PCC, on décrit le deuxième Congrès national du PCC : « Les Statuts du PCC adoptés par le congrès, étaient les premiers Statuts du PCC après sa fondation. Dans les Statuts, on a prévu des dispositions spécifiques concernant les conditions d’adhésion au PCC, la construction d’organisations du PCCC à tous les niveaux et la discipline du PCC. » Selon les experts en histoire du PCC, les premiers Statuts du PCC étaient très stricts dans ses dispositions sur la discipline. Par exemple, ceux qui ne servent pas le PCC pendant quatre semaines consécutives sans raison valable et qui n’acquitte pas leurs cotisations au PCC pendant trois mois doivent être exclus du PCC. En outre, les membres dont le discours et les actions sont contraires aux Statuts du PCC et aux diverses résolutions de l’exécutif, ceux qui ne participent pas au congrès à deux reprises sans raison valable, et ceux qui divulguent les secrets du PCC doivent être exclus. De plus, la gestion des fonds du PCC a été mise en avant dans le cadre de la discipline économique.
« Il n’était pas facile pour un parti naissant d’être aussi strict pour les membres du parti et d’avoir une telle fermeté dans des conditions politiques tellement désastreuses à l’époque. » dit Xinping.
En août 1922, peu après la clôture du deuxième Congrès national, Zhu De, alors encore membre du Kuomintang, a pris la peine de se rendre dans l’appartement de Chen Duxiu à Shanghai pour exprimer son désir d’adhérer au PCC. Malgré l’empressement de Zhu De, Chen Duxiu lui a dit que, contrairement au Kuomintang, le PCC était une organisation extrêmement stricte et que les membres du PCC devaient avoir une forte volonté révolutionnaire et résister à l’épreuve d’une lutte sévère, et qu’une telle épreuve ne pouvait être achevée en peu de temps.
Confronté au « refus », Zhu De ne s’est pas découragé. Il a poursuivi sa demande d’adhésion du PCC en lisant avec beaucoup de dévotion et de sérieux les livres de théorie révolutionnaire donnés par Chen Duxiu. Plus tard, Zhu De s’est rendu en Europe et a finalement réussi à adhérer au PCC sous l’introduction de Zhou Enlai et de Zhang Shenfu après des procédures organisationnelles rigoureuses.
Le PCC, qui n’en était alors qu’à ses balbutiements, était certainement désireux d’accueillir davantage de jeunes gens talentueux. S’il a été aussi strict, c’est seulement parce que la discipline était de fer et la foi de roc !
Lors du troisième Congrès national du PCC qui s’est tenu en 1923, Chen Duxiu a fait un rapport au nom du deuxième comité exécutif central. Il a déclaré : « Lors du premier congrès du PCC, il n’y avait pas de programme ni de règlement, et la revendication du PCC - la dictature du prolétariat - était suspendue dans l’air. Avec la réglementation établie lors du deuxième congrès, le PCC avait enfin les pieds sur terre, et a trouvé son lien avec la réalité chinoise et la voie à suivre. »
De l’avis de Xu Guangshou, expert en histoire du PCC et chercheur à la branche de Lixin du Centre d’étude du grand esprit de la fondation du PCC dans les universités, l’expression « avoir les pieds sur terre » de Chen Duxiu renvoie principalement aux premiers Statuts du PCC établis au deuxième Congrès national lesquels ont non seulement lancé la construction du PCC lui-même, mais ont également joué un rôle positif pour guider les paroles et les actions des membres du PCC, améliorer la vie au sein du PCC, promouvoir le développement organisationnel, et renforcer l’aptitude au combat du PCC. Après le deuxième Congrès national, sous la direction du PCC, des grèves et des luttes se sont élevées comme une tempête dans tout le pays. Les ouvriers dont la conscience politique a augmenté rapidement étaient visiblement mieux organisés et les mouvements de jeunes et de femmes ont également pris un nouveau visage.
Aujourd’hui, dans le Mémorial du site du deuxième Congrès national du PCC, il y un mur qui nous présente une collection de Statuts du PCC de différentes époques et versions. Un visiteur sous le coup de l’émotion a dit : « Ces Statuts du PCC sont des témoignages du développement continu du PCC, de petit à grand, de faible à fort, et ils reflètent la poursuite incessante de la foi des communistes chinois. »
Protection des croyances
Il y a longtemps que le milieu universitaire de l’histoire du PCC a une compréhension relativement uniforme du contenu du deuxième Congrès national du PCC et de sa signification historique. L’une des raisons en est que, contrairement au premier Congrès national du PCC, pour lequel aucun document chinois n’a survécu et dont les historiens du PCC n’ont pu déterminer la date de la réunion que grâce à divers indices, les documents originaux chinois adoptés lorsque deuxième Congrès national du PCC ont été conservés intactement ; par conséquent, l’aspect original de l’histoire peut être présenté visuellement aux chercheurs.
Par exemple, l’article 29 des Statuts du PCC stipule : « Ces présents Statuts sont résolus par le deuxième Congrès national du PCC (16-23 juillet 1922) », indiquant clairement la date du Congrès, au jour près.
Les Résolutions du deuxième Congrès national du PCC, un document en chinois qui subsiste du deuxième congrès, contient les résolutions adoptées lors du deuxième Congrès national. Sa dernière partie sont Statuts du PCC.
Ce livret jauni des résolutions se trouve maintenant aux Archives centrales de la Chine. Il est marqué d’un sceau qui indique : « Collection secrète du camarade Zhang Jingquan (Renya) », derrière lequel se cache la légende d’un gardien.
Zhang Renya, nommé aussi Jingquan, est né en 1898 dans le village de Xianan, bourg de Xiapu, district de Beilun, province du Zhejiang. Il était l’un des premiers membres du PCC et a dirigé une grève générale des travailleurs de l’industrie de l’or et de l’argent à Shanghai. « Zhang Renya a passé la majeure partie de sa carrière révolutionnaire à Shanghai. Il s’est engagé très tôt dans la révolution et s’est impliqué dans de divers domaines. Il a contribué activement aux premiers mouvements à Shanghai des ouvriers et des jeunes. Il a également apporté des contributions à la construction du PCC, au transport secret, à l’édition et à la distribution et à d’autres entreprises révolutionnaires menées par le PCC. » Chen Caiqin, directrice adjointe de la première division du bureau de recherche sur l’histoire du PCC du comité municipal de Shanghai, a déclaré.
Grâce à ses qualités terre-à-terre et à son esprit d’entreprise, Zhang Renya est passé progressivement d’un travailleur artisanal ordinaire à un cadre exceptionnel du PCC. En 1924, Zhang Renya a déclaré dans son autobiographie les raisons pour lesquelles il avait adhéré au PCC : « Bien que je sois un ouvrier artisanal bourgeois de moyenne et petite, ma situation suffit à me rendre loyal envers le prolétariat. Quand je suis membre du prolétariat, je veux naturellement renforcer les forces prolétariennes et rendre solide l’esprit du prolétariat pour guider les actions. Les faits du passé m’ont convaincu que le PCC est l’esprit du prolétariat, ce n’est donc pas un hasard si j’ai adhéré au PCC. »
La loyauté et la foi ont été intégrées dans la carrière révolutionnaire de Zhang Renya. En 1927, le coup d’État contre-révolutionnaire du « 12 avril » a eu lieu et la situation de la révolution chinoise s’est fortement dégradée. Au moment critique, Zhang Renya a d’abord pensé à la sécurité des documents du PCC et des livres et revues marxistes. À la fin de cette année-là, lui, qui n’était pas retourné dans sa ville natale depuis longtemps, a ouvert la porte de sa maison à Xiapu, ville de Ningbo. Après avoir remis un lot de documents et de livres à son père, Zhang Jueqian, il a continué à la grande cause révolutionnaire.
Dans les premières années de fondation du PCC, de nombreuses activités étaient menées en secret, à tel point que la famille de Zhang Renya ne connaissait pas ses traces. Pour protéger les documents laissés par son fils à la maison, Zhang Jueqian a inventé une histoire de « fils indigne mort dehors » et a construit un cénotaphe pour Zhang Renya, enveloppant les documents dans du papier sulfurisé et les cachant dans un cercueil vide.
Jusqu’à la fondation de la République populaire de Chine, Zhang Renya n’est toujours pas rentré chez lui. Zhang Jueqian a demandé à son troisième fils Zhang Jingmao de remettre les documents et les livres au PCC. La première traduction intégrale du Manifeste communiste en chinois, publiée en septembre 1920, tous les numéros du mensuel du Parti communiste de 1920 à 1921, et les documents du deuxième Congrès national du PCC...... « Grâce à son astuce et à sa clairvoyance unique, certains des précieux documents historiques des premiers jours du PCC ont pu être préservés et transmis, laissant derrière lui une légende permanente. », a dit Chen Caiqin.
La famille n’a jamais renoncé à chercher Zhang Renya. En 2005, la famille a trouvé une note dans Chine rouge, journal du gouvernement central provisoire de la République soviétique de Chine, indiquant que Zhang Renya est mort de maladie en 1932. L’éloge funèbre se lit comme suit : « Le camarade Renya était résolu et travailleur pour le travail révolutionnaire. Il s’est toujours tenu à la ligne correcte du parti communiste et a combattu résolument toutes les idées incorrectes ...... »
La famille était soulagée et a éclaté en larmes.
La pièce de théâtre non fictionnelle intitulé Fudeli, qui raconte l’histoire du deuxième Congrès national du PCC et l’histoire des premiers membres du PCC gardant les Statuts du PCC, propose une interprétation émouvante de cette histoire. Sur scène, on voit Zhang Renya porter une vieille valise et courir pour la révolution. Dans une autre scène, on assiste à la recherche incessante et à la nostalgie des proches. Lorsque la nièce de Zhang Renya, Zhang Wanghong, a découvert enfin où se trouve Whang Renya et a « dit » à son grand-père, son mort depuis de nombreuses années, que « Zhang Renya est mort pour la révolution », les spectateurs étaient silencieux et attentifs, et beaucoup d’entre eux fondaient en larmes.
La pièce Fudeli, produite par le Département de communication du comité du district de Jing’an et le bureau de la culture et du tourisme du district de Jing’an, a fait le tour du pays et touché le cœur d’innombrables jeunes. Wu Bing, scénariste de la génération « post-90 », a déclaré qu’elle avait larmoyé sur l’histoire de Zhang Renya Elle a constaté que la grandeur était si concrète et le sacrifice si lourd. Elle espérait que plus de jeunes apprendraient l’histoire du deuxième Congrès national du PCC, la protection des premiers Statuts du PCC, ainsi que les sentiments et l’engagement de personnages historiques importants.
Dans la chanson du thème de la pièce, Wu Bing a mis sa nostalgie et son hommage à ses ancêtres dans les paroles : « Les fleurs fleurissent partout sur les falaises, le feu sauvage brûle la désolation. Des adolescents partent au loin, de vieilles valises sont remplies d’idéaux ... »
« Teng Jiao Qi Feng » : Comme un dragon qui saute et un phénix qui danse
Selon les souvenirs des délégués, le 23 juillet, jour de la clôture du deuxième Congrès national du PCC, Chen Duxiu avait oublié qu’il s’agissait d’une réunion secrète et s’est levé directement de son siège. Comme pour faire un discours, il a lu à haute voix les documents adoptés par le congrès ....
Cent ans plus tard, de telles émotions enflammées sont également insufflées dans la pièce Fudeli. Sur la scène, les acteurs ont démontré par les chants, les récits et les représentations, l’histoire du deuxième Congrès national du PCC ; et la « symphonie de deux heures », pleine d’énergie juvénile, a fait flamber tout au long de la pièce. Le point culminant a été atteint lorsque les acteurs ont chanté ensemble à haute voix « Vive le PCC ! », avec un accompagnement musical entraînant et puissant.
Le slogan retentissant est tiré du Manifeste du deuxième Congrès national du PCC. Il s’agit d’un document d’une grande importance historique. Dans ce document, on a formulé le programme minimum et le programme maximum du PCC, clarifié initialement la nature, l’objet, le moteur, les stratégies, les tâches et les objectifs de la révolution chinoise à l’époque, et indiqué l’avenir de la révolution chinoise. A la fin du document, le slogan « Vive le PCC ! » a été lancé publiquement pour la première fois.
Le Congrès a élu Chen Duxiu, Zhang Guotao et Cai Hesen pour former un comité de rédaction chargé de rédiger le Manifeste du deuxième Congrès national du PCC et d’autres résolutions.
Le manifeste soulignait que la cible de la révolution chinoise était « l’impérialisme capitaliste et les forces féodales de la bureaucratie des seigneurs de la guerre » et que la nature de la révolution était « la révolution démocratique », et proposait en outre l’objectif du PCC dans les conditions historiques actuelles : « éliminer les troubles civils, vaincre les seigneurs de la guerre et instaurer la paix intérieure », « renverser l’oppression impérialiste internationale et obtenir l’indépendance totale de la nation chinoise » , « unifier la Chine en une véritable République démocratique ». Il s’agit en fait du programme révolutionnaire démocratique anti-impérialiste et antiféodale du PCC à ce stade, c’est-à-dire le programme minimum du PCC. Dans le même temps, le manifeste soulignait également l’objectif du PCC : « organiser le prolétariat, établir une dictature politique des ouvriers et des paysans par le biais de la lutte des classes, éradiquer le système de la propriété privée et réaliser progressivement une société communiste ». Cet objectif se conformait au programme maximum défini par le PCC lors de son premier congrès.
De la guerre de l’Opium au Mouvement du Quatrième Mai, la révolution démocratique chinoise a été parsemée de fumée et de difficultés, mais aucun parti politique n’avait auparavant clairement identifié la cible et le moteur de la révolution afin de formuler un programme révolutionnaire ciblé. Le PCC, un an seulement après sa fondation, a pu présenter un programme révolutionnaire anti-impérialiste et antiféodal complet. « Cela démontre pleinement que seule la classe ouvrière chinoise et son PCC, armés par le marxisme, peuvent montrer la direction de la révolution chinoise et la mener à la victoire. » dit Xinping.
Comme matériel d’enseignement vivant, le musée de Fudeli permet aux gens d’aujourd’hui de traverser le tunnel du siècle et de voir clairement le rêve, le sang et la lutte des précurseurs. Tout comme les quatre caractères chinois « Teng Jiao Qi Feng » qui brillent sur le linteau du site de réunion jusqu’à ce jour, le PCC a pris son essor à partir d’ici et s’est élevé rapidement.