Wu Labao, vieux réparateur de montre, se consacrant aux « secondes » depuis plus de 70 ans
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Photographe: Yu Ruwen

Journaliste: Huang Jingjing

Monsieur Wu a déjà 87 ans. Sur son bureau, on trouve une lampe et des outils variés. En portant des lunettes, un mouvement à la main gauche, une pincette à la main droit, il courbait la tête et il désassemblait la montre avec précaution. Quand les montres en panne gênent les autres réparateurs, il fait toujours « couler » de nouveau le temps. Jour par jour, ce vieux artisan "réparait" le temps depuis soixante-dix ans et il s'est déjà lié étroitement avec la montre.

Travaux magiques sur les pièces délicates

A la première rencontre, monsieur Wu avait l'air dynamique et il n'a aucun mal à regarder ni à écouter. Les pièces de montre étaient si petites que la pincette est le seul outil qui arrive à les retirer. Il est incroyable que monsieur Wu, âgé de 87 ans, ne tremblait pas du tout en utilisant la pincette.

« Cette montre comporte 143 pièces. » Monsieur Wu a pris dans la main une montre de Longines qu'un client a demandé à réparer et il a dit: « ce n’est pas grâce à la bonne mémoire. Des montres de ce type, je les ai déjà démontées au moins de centaines fois. »

« Magie » est le fruit des efforts faits dans la jeunesse. À l’âge de 15 ans, il était un apprenti à Jiaxing. À l’âge de 19 ans, il est venu à Shanghai où il continuait à pratiquer ses dextérités manuelles dans la rue de Nanjing. Quand il n’y a pas de travail, monsieur Wu démonte les pièces de montres et puis il les repose sur ces montres. Il l'a fait pour myriade fois pendant dix ans...Au fur et à mesure, il connaît très bien la structure et les principes de son fonctionnement.

En 1958, la première horlogerie chinoise --- l’Horlogerie de Shanghai, a été achevée. De l’employé au chef adjoint de groupe, du chef adjoint au chef de groupe, enfin, il est devenu directeur adjoint de l’atelier. Il a obtenu tant de prix non seulement dans les compétences municipales mais aussi dans les concours nationaux puisqu’il est tellement habile. Un mur ne peut pas contenir tous ses certificats. Il est devenu un artisan horloger connu par tout le pays. Après sa retraite anticipée à l’Horlogerie de Shanghai, il a accepté de travailler successivement aux horlogeries à Kunming, Guiyang, Chongqing, etc., en tant qu’un ingénieur.

Monsieur Wu nous a dit que la réparation de montre était délicate comme le pontage coronarien. On prend « la plantation de l’échappement » comme exemple. L’échappement est un ensemble de roues d'échappements et de balancier. Il pousse l’horloge à indiquer l’heure à une vitesse exacte. Sur les roues, le point de l’arbre mesure une épaisseur d'un sourcil. Si elle se casse et on ne trouve pas un remplacement pour elle, il faut la réparer manuellement.

« Aujourd'hui, quand il arrive des dommages à des pièces délicates, les marchandises préfèrent de les remplacer à les réparer. De moins en moins de techniques ont été maîtrisées par les artisans. » Monsieur Wu inquiétait.

Les clients venant de Beijing ont été attirés par sa réputation

Au centre de service du quartier de Caojiadu il y a un coin de service qui mesure trois mètres carrés. Ici, monsieur Wu répare les montres pour les habitants du quartier.

« Monsieur Wu est un bon artisan, et tout le quartier le sait que le prix chez lui est raisonnable. » Madame Liu nous a raconté qu’elle était déjà venue chez monsieur Wu pour réparer trois montres. Pourtant qu’elle a déménagé au district de Yangpu il y a quelques ans, elle vient pour faire réparer la montre à monsieur Wu.

Monsieur Wu a dit que la plupart de ses clients sont des habitants du quartier, mais il existe encore des clients qui viennent de Chuansha, Jiuting, Qingpu, etc. Ils ont été attirés par sa réputation. En 2009, un client de Beijing --- monsieur Dong a emmené une montre de MIDO (origine de Suisse). La montre a impressionné monsieur Wu : « c'est la montre la plus difficile à réparer que j’avais rencontré ces dernières années. »

Monsieur Dong l’a achetée il y a 30 ans et il a demandé plusieurs horlogeries à la réparer. Malgré le démontage de certaines pièces comme le calendrier, cette montre était parfois en panne. Monsieur Dong a visité le magasin de marque de MIDO à Beijing, où il a été informé que sa montre devait être envoyée à Suisse pour réparer, et ça coûterait au moins 3,000 yuan. II n’y avait rien à faire, et la montre ne marchait plus pendant les plus de dix ans suivants. En 2009, en visitant ses enfants au district de Pudong de Shanghai, Monsieur Dong a appris par hasard que Monsieur Wu était très fort en réparation des montres. Et puis il l’a visité.

« Au début, seulement le balancier et le roulement étaient en panne, mais le problème est devenu de plus en plus grave au cours de réparation. » À cause du type démodé de cette montre, Monsieur Wu a recherché partout pour compléter toutes les pièces, et puis il a remédié à toutes les erreurs des autres horlogers, le processus de réparation a duré plus d’un mois. La montre bien réparée marche tout à fait juste, et les frais de 300 yuan font seulement 1/10 des frais du magasin de marque.

Pendant l’interview, le journaliste a trouvé que Monsieur Wu a écrit le temps de réparation sur les couvercles internes des montres bien réparées. « C’est une marque qui indique que cette montre a été réparée par moi. Et la réparation sous garantie sera gratuite. » Monsieur Wu a dit qu’il avait réparé tout au plus 30 montres pendant la journée la plus occupée. Monsieur Wu a eu contact avec les montres pour la première fois à l’âge de 15 ans, jusqu’à présent, il a réparé au moins des dizaines de milliers de montres.

Les artisans comptent sur le labeur des doigts.

Monsieur Wu était profondément touché en se rappelant l’histoire de l’horlogerie. Dans les années 1960, la montre est un des « trois cadeaux pour le mariage », et c’était très difficile d’avoir des bons de montre. Dans les années 1970 et 1980, les montres étaient de plus en plus répandues, et l’horlogerie prospérait en ce moment-là. Depuis les années 1990, l’horlogerie a rencontré un choc, les horlogers se sont reconvertis. Aujourd’hui, les vieux horlogers comme Monsieur Wu sont très rarement vus.

« Il y a peu de vieux horlogers à mon âge. » Monsieur Wu a dit qu’avec l’évolution du temps, la technologie des montres devient de plus en plus délicate, qui rend la réparation des montres de plus en plus difficile. Les artisans comptent sur le labeur des doigts. « Bien que la technologie des montres est compliquée, le principe ne change jamais, ce qui compte c’est la patience et la minutie. »

Heureusement pour Monsieur Wu, quand il travaillait dans l’usine de montre à Shanghai, il avait pas mal d’apprentis, et il leur a appris toutes ses adresses professionnelles. Aujourd’hui, la plupart de ses apprentis deviennent les piliers de l’horlogerie de Shanghai. « En tout cas, j’ai formé des talents et apporté des contributions à l’horlogerie. »

Selon lui, la montre est non seulement un outil de chronométrage, un symbole de statut, mais aussi le ménage du temps. « En fait, chaque montre est une œuvre d’art. »

Avec le tictac de montre, cet artisan de plus de 80 ans prend toujours plaisir à « réparer le temps » des clients. Il espère de passer le temps reste de sa vie avec les montres jusqu’à ce jour-là où il ne pourra plus tenir le tournevis.